Explications sur ce mutualisme entre deux espèces d'insectes.
Les pucerons se nourrissent de sève riche en sucre. Leurs déjections sont ainsi liquides, translucides et sucrées : c'est le miellat. Les fourmis sont très friandes de ce miellat, qui peut constituer une source de nourriture importante pour elles.
Les fourmis ont donc tout intérêt à protéger les pucerons, voire à les soigner, pour pouvoir bénéficier de ce miellat. On peut même dire qu'elles les élèvent pour les traire, comme l'homme le fait avec le bétail. Elles repoussent les prédateurs des pucerons, notamment les larves de syrphes et les coccinelles (elles sont en revanche inefficaces contre les insectes parasitoïdes), et nettoient la colonie de pucerons en éliminant les dépôts de miellat sur les feuilles ainsi que les exuvies (cette "toilette" freine le développement de champignons néfastes pour les pucerons). Elles peuvent même déplacer les pucerons d'une tige à une autre, voire d'une plante à une autre, quand la sève commence à manquer.
De leur côté, les pucerons, pour bénéficier de la protection des fourmis, mettent à leur disposition leur miellat sous forme de goutte qui perle à l'extémité de leur abdomen, au lieu de le rejeter sur les feuilles. Les fourmis prélèvent cette goutte et l'ingèrent.
Pucerons et fourmis tirent tous deux des avantages de cette collaboration : on parle de symbiose ou de mutualisme.
A noter cependant que certaines espèces de fourmis n'élèvent pas de pucerons, et que certaines espèces de pucerons ne donnent pas leur miellat aux fourmis. Ceux-ci sont donc sans utilité pour les fourmis, qui les mangent ! D'ailleurs, lorsque plusieurs espèces de pucerons sont présentes sur une plante, les fourmis mangent ceux qui leur sont inutiles et ne protègent que ceux qui leur offrent leur miellat : un autre avantage pour ces pucerons coopérants, qui n'ont alors pas à souffrir de la concurrence de leurs congénères.